Aug. 21, 2013, 1:11 p.m.
Un barbeuc plus triste que mauvais finalement… Par où commencer ? Rien que dans la phase de choix il y aurait à dire. Entre la compo over squichy, où l’ulti de Tryndamère est la seule chose qui pourrait nous éviter la honte d’un ace en trois seconde, le dernier pick support sensé compenser ce manque évident de résistance « can I Sona ? No ? You want Leona ? Sorry don’t have… Otherwise I can try with Heimer ! », le fait que ce même support n’ait que 29 maitrises sur 31, la présence d’un Amumu dans l’équipe d’en face et surtout connaissant ma crédibilité au mid, la partie est loin d’être gagnée… « Un pessimiste, c’est un optimiste qui a beaucoup d’expérience », donc notre manque d’expérience joue en faveur du moral, Zed évoque la possibilité de push séparé puisqu’un combat d’équipe est inenvisageable. On se prend à croire que la rédemption est possible malgré le combo ultra foireux Ezreal / Sona / Lux / Zed / Trynda et qu’une victoire nous attend peut-être au bout de la bataille.
La partie commence, les coeurs sont légers et emprunts d’une fraicheur que je n’arrive pas encore à définir à ce moment là. Très vite je me rends compte que le choix de Lux contre Kennen n’est pas un choix plus intéresant par rapport à ma volonté d’Annie antérieure à l’exposition du choix de mid ennemi… Dans la théorie suintante de naïveté que j’avais envisagé, je gambadais au milieu du couloir en tenant ce nabot en respect grâce à l’utilisation pertinente et avisée de mes compétences tout en festoyant des restes de minions ennemis. Hélas un shuriken entre les deux yeux me tire bien vite de ce doux rêve et me ramene poliment au sombre calvaire qui va être le mien pour un bout de temps.
Je serre les fesses et attends un gank de Trynda (cette force de gaaaaank, trop de cc…), mais il court dans tous les sens pour essayer de sauver le top et le bot qui lui ont l’air, à raison, en fâcheuse posture. Il arrive en haut au moment où notre Zed verse le premier sang, et avant de disparaitre dans la poussière, lâche dans un râle rauque « Sry rly my bad ». Fort désappointé par ce changement de plan sans préavis, le jungleur trotte avec toute la grâce naturelle d’un roi barbare tractant une épée de sa taille en maugréant, se dirigeant vers le bas pour détruire Ashe (quoi c’est ma femme ? Ranafout’, son nom a pas la même couleur que le mien, moi je tape. Merci le roleplay) et apporter la victoire à son équipe pour pouvoir mourir en héros et avoir sa place au banquet d’Odin, à boire des potions de puissance dans des crânes ébréchés en rotant bruyamment.
Je perds le fil des ganks, trop occupé à me maudire pour cette incapacité chronique à assurer le revenu minimum en minions. Kennen me met 40 creeps dans la vue à 15 minutes ? Honorable. Au moins je ne lui ai concédé qu’un kill, dans un instant d’égarement à la suite d’un saut éclair sous embrasement de toute beauté. Je continue de couler malgré tous les buffs bleus offerts par Trynda, ayant accumulé trop de retard par rapport au hamster ninja. Mais la tour tient. Enfin MA tour tient, celle de Zed vient de tomber en écrasant le ninja de l’ombre au passage si l’on en croit la nécrologie récente. Heureusement le bas est là pour rattraper le coup : une voix désincarnée annonce de façon tout à fait anodine : « an ennemy is unstoppable ». Comment ça ? Puis « An enemy is godlike ». Ouf, j’ai eu peur qu’il rate son double kill.
C’est à ce moment précis que la situation m’apparait telle qu’elle est réellement. Je réussis à mettre un qualificatif sur cette fraicheur de début de partie et sur le calme étrange régnant sur le chat. C’est l’odeur du noob ! Nan, pas le « noob » que tu balances à un ennemi trop gourmand ou après un brain aléatoire dans les buissons qui t’a sauvé les miches et qui te fait croire que tu as du talent, mais le vrai noob totalement inexpérimenté qui donne tout du fond de ses tripes et ne réussit qu’à fournir un vomi pâteux en guise de résultat.
Enfin soulagé par cette découverte qui répond à toutes les interrogations concernant la santé mentale de mes comparses, les indices s’agencent en une fresque sensée où on pourrait lire distinctement le mot « DEFEAT ».
Sona reconnait dans le chat final avoir été un bon gros feeder des familles, avec un score de 0/10/4 c’est courageux de le reconnaitre. En creusant un peu je réalise que ce petit comique n’a pas plus de 124 victoire à son actif et que jamais sur ses 21 ranked il n’a eu un ratio positif… Sans compter qu’il n’a pas l’air de connaitre le concept de « normal game » vu qu’il alterne coop vs IA avec ranked.
Et de façon générale, j’étais celui de mon équipe avec le plus de victoires en normal (465) alors qu’en face le plus low avait 671. On va me dire que ça veut rien dire, mais quand on considère que le cumul des victoires de mon équipe en normal + classé frôle les 1800 alors que l’équipe adverse avoisine les 5200 victoires, on avait juste 3 fois moins d’expérience que ceux d’en face d’un point de vue strictement numérique.
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