Jan. 9, 2015, 9 p.m.
Au couchant, le soleil sur la mer azurée
N'est plus qu'un vague flou dans tous mes souvenirs
Seuls restent des lambeaux issus de la soirée
Où le passé laissa éclore l'avenir
Au début, je ne sais même pas vraiment dire
Si à notre arrivée l'astre était visible
Qu'importe, le soleil était voué à partir
Pour enfin laisser place à la nuit paisible
Quelques mots échangés sans drame, sans émoi
La timidité qui trahit l'incongruité
D'âm's incompatibl's dans leur similarité
Au bord de l'eau pour la première et dernièr' fois
Quelques ricochets symboles de la destinée
Déridant plusieurs fois le plan du quotidien
En sursis avant de sombrer dans les abysses
Quand les dernières ondes enfin s'évanouissent,
Là où la naïv'té aurait imaginé
qu'au premier contact ne resterait plus rien.
Je savourais l'instant, la mer, ta présence
Parfaitement conscient de cette rareté
Rédemption offerte, bien que sans me douter
De ce spectacle qui allait surprendre l'audience
Debout les pieds dans l'eau, nos yeux dans l'horizon
Voyaient le ciel muer vers un bleu plus profond,
Les étoiles commençant à luire au plafond.
Soudainement surgit l'ultime floraison
Étrange aberration dans le paysage
Une source brillante au fond de cette trame
Montait nonchalamment, éclatant oriflamme
Et l'incongruité éclaira nos visages.
L'astre sélénite semblait avoir choisi
D'honorer cette nuit de son lever subtil
Marquant dans mon esprit un trait indélébile
Par l'apothéose de cette poésie :
Si c'est par jour levant que ton coeur fut happé
Par un sentiment que nous n'aurions jamais eu
C'est l'éveil lunaire qui aura recousu
Notre belle amitié lentement rattrapée.
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