Oct. 12, 2019, 12:47 p.m.
Année 250
4th Granite, 251, Début de printemps
Les habitants avaient négligé l'exploration de la colline en surface, le printemps arriva après un hiver plutôt doux. À peine la saison commencée, Kosoth Eribudesh, en train de récolter les maigres productions hivernales, perçut un mouvement en surplomb de l'entrée de la forteresse : un iguane garou. D'abord tétanisée, la naine retrouva ses esprits alors que la créature approchait et tenta d'avertir discrètement les autres nains dans la mine du danger en approche, tout en évitant de se faire repérer la bête lézardiforme.
Les occupants de la mine proche de l'entrée entendirent l'avertissement sans en prendre la mesure. Ils se contentèrent de coincer l'entrée à l'aide d'une petite cale pour que les chats arrêtent de gambader dans tous les sens. Ayant vu les portes se refermer, la naine fermière fut rassurée pour ses comparses, mais inquiète pour sa vie maintenant qu'elle se savait isolée dehors avec cette bête à moitié humanoïde au déplacement improbable. Elle bougeait le moins possible, cachée derrière des arbres, et vit la créature avancer inexorablement vers l'entrée. La double porte en pierre n'opposa pas la moindre résistance à la pression,pas plus que celle du sas, en bois de poirier des sables. La bête était dans la mine, il était trop tard pour empêcher le drame.
Arrivée dans le couloir principal, la créature se jeta sur la naine artisane Unib Atîskol, la mordant férocement. La travailleuse de pierre ne parvenait pas à se dégager mais tentait de le frapper désespérément dans les pattes arrières.
Une escouade se forma pour tenter de tuer la créature qui agressait une des leurs, ils se jetèrent sur la bête, seulement armés de leurs poings pour la plupart. Bembül Logemdesis, Likot Stelidvucar et Kadol Vudtharlikot ainsi que l'émissaire du royaume se démenaient, mais la créature était plus robuste et agile, elle esquivait la plupart des attaques. Dans la mêlée générale il était difficile de distinguer ce qui se passait, mais l'information finit par être comprise par les combattants aux vues de la mare de sang répandue dans couloir : Unib avait succombé à ses blessures. Enragés et terrifiés par cette vision, les assaillants redoublèrent de violence, et furent rejoints par un fermier. La lutte n'était pas gagnée, l'ennemi montrait des signes de faiblesse, d’essoufflement, mais les dégâts infligés aux nains étaient au moins aussi sévères. Et contrairement à eux, la bête ne semblait pas ressentir de douleur ou de peur, seule une rage aveugle l'animait. Bembül aussi finit par s'effondrer, sans se relever. Le charpentier armé d'une pioche réussit à faire des dégâts importants à la bête, mais au moment où elle semblait enfin céder, la luminosité changea, et la créature se transforma en elfe. Celui-ci, interloqué, regarda autour de lui, et sembla comprendre qu'il se passait quelque chose de terrible. Il tenta de s'enfuir de la forteresse, mais désorienté il fut vite rattrapé par les nains en besoin de vengeance, et fut roué de coups jusqu'à la mort, bien moins résistant sous cette forme. Le décompte des tombés au combat fut amer... Non loin du corps de l'elfe gisaient ceux de Bembül, passé de paysan à artisan génial puis lutteur de circonstance, ainsi que celui d'Unib Atîskol, Tun Èrithistbar le fermier et Likot Stelidvucar le lancier sans lance devenu comptable officiel de la mine.
Il allait falloir poursuivre avec quatre des vingt nains en moins, et trois individus sévèrement blessés. Sans compter tous les nains qui s'étaient fait mordre. Ceux-ci allaient peut-être devenir, à chaque pleine lune à venir, un gros problème pour les habitants de la forteresse...
[À suivre...]
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