July 23, 2017, 12:56 p.m.
Une mascarade tout au plus, et pour rien,
Simulacre festif d’une chasse coupable ;
Un écran de fumée, flottant un peu plus loin,
indice précurseur d’un feu insatiable.
Se parlant à lui-même un homme se demande
Où l’autre veut s’enfuir, s’il l’entendra encore
Après avoir quitté le reste de la bande,
Un firmament tombant en lieu d’ultime accord…
Au sein de choses qui, bien que semblant en vie
Se perdent dans l’écho du vide qui les cerne,
Les promesses se brisent, s’envolent à l’envi
Les mots même s’égarent, abandonnés en berne.
Il faut brûler mensonge, avidité, misère,
Attiser les flammes pour tout réduire en cendres :
Que des engeances naisse un salvateur désert ;
Urgence incoercible, il ne peut plus attendre.
Il faut accepter que le soleil disparaisse,
Le laisser s’évanouir pour qu’un autre renaisse.
Une citadelle diaphane et cristalline
En bord de rivière, et une aile argentée :
Les remparts éclatants contre un chant des sirènes
Qui voudraient nous plonger dans leur obscurité.
Leur heure sonnera, l’émeute éclatera ;
fini de se cacher dans une ombre étouffante.
Chaque persécuté, trahi, se vengera
Enfin la victime deviendra triomphante.
Il est de ces chemins laissés inexplorés
Délaissés malgré nous, et qui nous rendent amer.
Tant de choses pourraient surgir à leur orée
Percluse dès l’instant de nos choix éphémères.
Ces voies se désagrègent en cendre, en poussière,
La rouille corrode les zones sinistrées
Inéluctablement sombre la lumière
Qui jusqu’aux décisions éclairaient ces contrées.
On ne peut qu’assister, impuissant, au spectacle
De tous ces possibles qui nous semblaient promis
S’effritant sans répit jusqu’à cette débâcle,
Jusqu’au point de rupture en ultime infamie.
C’est dans l’émanation issue de ce brasier
Requiem crépitant de ces ponts consumés
Quand l’éclat destructeur et solaire est noyé,
Qu’un vide salvateur peut poindre des fumées.
Quand le calme est enfin retombé sur l’espace,
Sur l’iridescence d’une explosion céleste
Fond une obscurité tel un sombre rapace
Catalysant l’oubli des souvenirs qui restent.
Lorsqu’ils vient nous chercher, jeune roi insolent
Persuadé de savoir comment marche l’office,
Nous, hères, ne rentrons dans son jeu violent
Hérauts de la raison, l’amour et la justice.
Si proches de minuit, il peut être tentant
De fuir chaque combat, abandonnant le reste
Lever les mains en l’air faussement repentant
Saignant, en pièces, triste en cédant à ce geste.
Il parait plus aisé de courir, engourdi,
Ne pas rester plutôt que de frapper le sol.
Brise de l’intérieur tous ces rites, hardi,
Où tu te sens chez toi, retrouve à la boussole.
Il semble que la nuit tombe trop tôt dehors,
Une chose anormale, inquiétante se passe.
À la fin on m’apprend que l’un des météores
Vient prématurément de rejoindre l’espace.
[META : Contrainte] Pour rendre hommage au chanteur de Linkin Park, j'ai écrit ce poème en essayant d'y insérer des références aux différentes chansons, titres ou paroles, qui ont jalonné l'histoire de ce groupe.
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