Nov. 18, 2018, 4:51 p.m., by Lem

Nano : Bilan mi-mandat

Alors oui ça fait un peu bizarre vu comme ça... Le mec qui fait un retour de mi-nano à 60% du machin, il a raté un concept fondamental. Ceci dit j'ai une légitimité dans ma démarche, ou en tout cas une excuse trouvée a posteriori. En effet la moitié du temps est dépassée depuis quelques jours, mais vu que je n'en suis pas encore à la moitié de la longueur de texte que j'aurais dû écrire, du nombre de mots objectifs que je m'étais fixé, on peut dire qu'en quelque sorte je fais une moyenne entre ces deux jalons là...

Tout ça pour dire subtilement qu'en fait je suis grave à la bourre par rapport à la progression quotidienne. J'ai bétonné au cours des derniers jours mais on est encore loin du quota qu'il faudrait que je fasse pour rattraper toutes ces journées d'errances du début de mois au cours desquelles je n'ai quasiment pas écrit, pour les raisons évoquées de contraintes IRL et de manque de préparation. Je suis encore bien loin du nombre de mots par jour désiré, le souci est que j'ai quand même assez progressé pour ne pas être découragé totalement. Je suis dans le bas de la zone grise la plus terrible où l'espoir existe encore mais nécessiterait une implication quotidienne majeure, une production sans commune mesure avec ce qui a pu être proposé au cours des semaines passées.

Je pourrais me dire de façon raisonnable que c'est pas grave, j'ai raté le défi cette année mais l'important c'est de participer, que peu importe le nombre de mot écrit, comme les pep talks du site le rappellent, tant qu'on écrit on progresse, tant qu'on transcrit l'histoire qui trépigne dans notre tête on libère un peu sa fibre artistique. Effectivement, c'est déjà une réussite en soi et je suis content d'en être arrivé là peu importe la suite, le souci est que j'ai un peu le démon du jeu, et qu'étant habitué à la créativité sous contrainte je sais que c'est une occasion formidable de me motiver sur encore deux semaines à progresser dans la préparation de cette histoire de science-fiction et dans l'exercice de l'écriture de façon générale.


Il est encore trop tôt pour dire si ce qui a été réalisé au cours de ces semaines relativement à la construction de l'univers et de la trame antérieure à l'histoire que je vais raconter sera suffisant ou même exploitable. Trop tôt pour savoir si la broderie de cette toile d'arrière-plan que j'entreprends de façon très différente de d'habitude va supporter la mise en place de l'histoire sans se déchirer ou révéler une faiblesse majeure à un endroit névralgique. Quoi qu'il en soit, la progression est nette : d'un côté j'ai encore beaucoup de questions en suspens, sans doute plus qu'au début du mois, de l'autre j'ai quand même déblayé des chantiers assez énormes sur des problématiques centrales, mis à nu des nœuds dans le world building importants sur lesquels je vais pouvoir réfléchir pendant plusieurs jours.

C'est vraiment quelque chose de nouveau pour moi : j'avais pris l'habitude de faire un peu de world building par le passé, déterminer mentalement et parfois vaguement sur le papier comment les éléments de l'univers à mettre en place allaient s'agencer, ces préparations étaient néanmoins d'une magnitude bien moindre à ce que je mets en place actuellement. On verra si j'arrive à l'exploiter ou si cette anticipation entre en contradiction avec mon processus créatif. J'ai bon espoir qu'en tout cas ça me permette de donner une vraie consistance à l'univers.

Il y a deux pôles de préparation que j'essaye d'établir de front, d'abord l'aspect rigueur scientifique : puisqu'on est dans de la science fiction, il faut traiter les choses de façon un peu cartésienne, sinon autant retourner dans le fantastique et tout justifier par l'omnipotence de la Magie. Il me semble que si on veut faire dans le Planet Opera, une condition fondamentale est de se renseigner sur les thématiques célestes comme la planétologie, si on traite de la phase initiale de colonisation il faut aussi considérer les problématiques de voyage stellaire et dans tous les cas il faut voir un peu plus large que la seule étude de la planète sur laquelle on se situe, sans forcément tomber dans l'étude cosmologique poussée que requiererait un Space Opera. En réalité je sais bien qu'on peut faire de la science fiction avec un bagage scientifique limité tant que les concepts de base sont crédibles et cohérents. Dans mon cas le fait de pousser un peu les recherches vise à combler des lacunes importantes dans les sciences de l'espace et me donner des sources d'inspiration pour le contenu même de l'histoire qui va avoir lieu.

En deuxième aspect justement, même si je n'en suis pas vraiment à l'histoire en tant que telle, cette préparation permet d'établir l’échafaudage historique en haut duquel la narration se déroulera. Cela n'est pas une nécessité dans beaucoup de cas, mais ici j'ai la conviction que le bagage historique est une dimension essentielle pour faire vivre le concept central, même s'il n'est évoqué dans le récit que très légèrement et succinctement. Il me semble difficile pour le lecteur de s'impliquer dans les galères du personnage si on ne comprend pas comment il en est arrivé là. Quoique, c'est peut-être discutable... Disons que dans mon cas l'exercice m'aide en tout cas à faire jouer (dans le sens faire s'articuler) les éléments fondamentaux pour qu'ils puissent interagir de façon naturelle quand je serai dans le cœur de l'histoire et que je puisse me concentrer sur la trame narrative plutôt que des problématiques liées à l'univers. L'aspect historique a le mérite de permettre d'avoir un paysage cohérent à la fin : vu que dans mon cas c'est une organisation bien particulière et que je n'avais pas rencontré ailleurs, procéder chronologiquement permet de voir progressivement l'allure que prend le système et ce qui émerge.

Je ne peux pas assurer que je parviendrai à respecter le nombre de mots, je vais quand même partir du principe que c'est faisable à condition de réajuster quelques habitudes. Habitudes que j'avais dans les nanos précédents et que le rythme actuel ne me permet pas aussi facilement, la plus importante étant la scission des phases d'écriture : j'ai bien vu que c'est à partir de 22h que je suis le plus en état d'écrire, mais je ne parviens pas à faire plus de 1500 mots en procédant de la sorte puisque tout est issu d'une seule phase de réflexion et ne tient que par des enchainements de pensée qui finissent par s'essoufler. Et sur les derniers jours c'était tout simplement le glas de minuit qui me faisait comprendre que je n'avais pas eu assez de temps pour atteindre le quota. J'ai des raisons de croire qu'en procédant à 2 voire 3 phases d'écriture par jour, moins ambitieuses, je serai en état d'écrire suffisamment de mot, et donc en vrai objectif d'avancer de façon plus substantielle ma réflexion sur cette histoire. Parce que le défi du mot est en soi moteur, mais il ne faut pas oublier que ce n'est qu'un moyen de se pousser à écrire, à accorder du temps à l'histoire, surtout quand on n'arrive pas spontanément à dégager des créneaux de création à long court.


Et pour revenir sur mon ressenti vis-à-vis de l'aspect de Rebellion de mon nano actuel, je confirme qu'il est plus adapté à mes besoins et moyens actuels (Rappel: Nano rebelle signifie qu'on vise 50 000 mots mais pas forcément sur une nouvelle histoire, le support devient libre) : il me permet de me concentrer en grande majorité sur l'histoire SF tout en me laissant un peu de lattitude pour l'écriture de brouillons ou d'articles qui me sembleraient intéressant au fur et à mesure, alors que je ne prends pas souvent le temps de les concrétiser habituellement. Je ne sais pas si je conserverai le mode l'an prochain (en supposant que je retente le Nano), j'aimais bien aussi l'idée de se focaliser sur une histoire totalement, j'ai l'impression qu'une alternance des deux modes serait la meilleure formule. Voire même de boucler sur le Nano pour une histoire majeure de A à Z (ou Y si pas le temps) et les Camps pour la préparation Nano ou l'achèvement du dernier, afin d'exploiter chaque evenement Nano, où l'émulation est la plus forte, pour une grosse réalisation.


Puissent les muses de l'écriture, surtout Uranie en ce qui me concerne, continuent de nous inspirer durant ces 13 prochains jours, et tous les autres jours qui suivront.

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